La palmeraie de Tioute s’étend au pied d’une antique kasbah du XVIe, de l’époque Saâdienne, surplombant les 7 douars (villages) qui la composent, au milieu d’une nature florissante. Sa population actuelle est de 3800 habitants. Tioute signifie en Tachelhit : la bosse du dromadaire.

Il faut savoir que cette oasis de l’Anti Atlas, relativement étendue, était jusqu’au milieu du XIXe, baignée en partie par un lac. Un climat aride s’en suivit et ce pendant tout le XXe qui assécha le lac mais fit émerger un terrain fertile où arganiers, palmiers dattiers et caroubiers  s’épanouirent tranquillement.

D’une superficie d’à peu près mille hectares, cette palmeraie abriterait plus de 20 000 palmiers. Une culture appropriée donne à présent des terres riches où blé, orge, maïs et une multitude de légumes poussent abondamment. Pour la petite histoire, sachez que le caroubier, tiré de l’arabe « el kharroube » donne des fruits, les caroubes, dont les graines contenues à l’intérieur, régulières et de même poids, ont servis depuis des temps immémoriaux comme unité étalon pour la mesure du poids de l’or ou des pierres précieuses, une graine donnant un carat. Le terme et le sens « carat » perdurent jusqu’à nos jours.

Une source  alimente l’oasis. Précieuse eau sans laquelle la vie ne peut perdurer ni s’organiser. Un assez grand bassin d’irrigation et de retenue d’eau en 2 parties, l’une servant aussi de piscine pendant les chaleurs étouffantes d’été, siège dans le douar le plus important au pied de l’ancienne kasbah. Il permet une répartition rigoureuse et juste de l’eau au travers de canalisations et séguias l’acheminant jusqu’au cœur de la palmeraie et des terres à irriguer.

Cette source qui curieusement n’a pas de nom alimentait auparavant au sein même de l’oasis 16 petits moulins dont un seul à l’heure actuelle reste en activité. Ce moulin moud autant le blé que le maïs et l’orge.

La kasbah ancienne, même en ruine, offre une silhouette de toute beauté. Sentinelle imposante dont les pierres luisent sous le soleil levant ou semblent se prélasser au soleil couchant. Cette kasbah fut habitée par le caïd de la région et sa famille jusqu’aux années du protectorat français. Puis, les descendants du caïd construisirent dans les années 90, un restaurant attenant aux fondations de la kasbah. Lui faisant face, gardien bienveillant, se dresse le mausolée Sidi Abdel Kader, saint homme bien connu ici.