Les sucreries de Tazmourt

La sucrerie des Ouled Messaoud se situe à 11 km au sud-est de Taroudant sur la rive gauche de l’oued Souss. Le site fut identifié par Paul Berthier, qui y pratiqua des sondages archéologiques en 1958.

L‘archéologie, qu’elle soit aérienne ou au sol, nous a permis de comprendre, dans ses grandes lignes, l’armature hydraulique sur laquelle pouvait s’appuyer à la fois la culture de la canne à sucre et l’industrie de transformation de celle-ci. Les grands canaux issus du Souss sont la pièce maîtresse du dispositif complétée par des apports latéraux, c’est-à-dire venant de l’Anti-Atlas, si toutefois, le canal du Sdas est contemporain des grandes seguias. Le grand bassin proche de la sucrerie, qui couvre une surface proche de deux hectares, et qui aurait eu, selon P. Berthier une capacité d’environ 36 000 m3, permettait peut-être d’emmagasiner une partie de l’eau de crue de l’oued Sdas. On le voit l’existence même de ce bassin semble traduire le souci de mise en réserve de l’eau pour l’arrosage des champs en période de pénurie. En effet, c’est bien là le problème essentiel posé au géographe par le système hydraulique établi pour assurer l’irrigation de la canne à sucre. L’oued Souss et ses affluents étaient-ils capables d’approvisionner les champs de cannes, au cours de l’été, au moment où ceux-ci en avaient un besoin important ? Si l’on considère l’état actuel de l’écoulement dans ces cours d’eau, durant l’été, la réponse est évidemment négative, même si, pour le Souss, la présence du barrage de retenue d’Aoulouz peut modifier sensiblement le régime du fleuve.

Pendant ce temps, les vestiges de la sucrerie de Tazemmourt continuent de lutter contre l’oubli derrière des murailles menaçant ruine jour après jour et à murmurer au vent les gloires d’un temps qui fut, celles d’un passé où les sucreries de Taroudant façonnaient l’équilibre des forces dans le monde.